J’ai rencontré Éric Bouvet par le biais de l’un de mes clients, Fujifilm (coucou les amis ❤️). En véritable catalane et femme dévouée à ses projets professionnels, quand j’ai vu que cet ambassadeur incroyable était exposé à Perpignan dans le cadre de Visa Pour l’Image, j’ai sauté sur l’occasion pour aller (re)découvrir ses photos.
Si vous n’avez pas lu le programme 2021 du Festival International du Photojournalisme, Eric Bouvet s’expose un rétrospectif de 40 ans au coeur de la capitale catalane.
L’horloger mesure la course du temps, le photographe l’arrête. C’est autant sa liberté que sa contrainte. Libre de mettre le monde en pause le temps d’une image. Contraint par un cadre technique dont il doit s’affranchir pour embrasser du regard l’étendue de la terre. Car, pour exercer le plus beau métier qui soit, il y a un prix à payer : celui de porter une immense liberté créative au service de la stricte documentation de l’humanité. C’est l’essence du photojournalisme. Un objectif merveilleux. Une gageure. Dans la pratique, le monde n’est jamais noir ou blanc, mais tout en nuances de gris. Ses peurs tues, le chasseur d’images crues doit concilier deux réalités antagonistes : aimer le monde et le montrer tel qu’il est. Chercher le contraste, cette opposition de deux choses dont l’une fait ressortir l’autre. Mais laquelle choisir ?
Un conférence a eu lieu au sein du Palais des Congrès de Perpignan et j’ai eu la chance d’être présente. Sous le format d’une interview merveilleusement bien animée par Caroline Laurent-Simon, nous avons pu en apprendre plus sur Eric Bouvet et notamment sur son approche du « travail » quand il part en reportage de guerre.
Si je connaissais l’Eric Bouvet en chemise, j’ai découvert le photographe de terrain, qui s’est fait tiré à deux reprises dessus, qui a couvert les plus grands événement du XXème siècle, du Mur de Berlin au Kossovo en passant par l’Ukraine.
Durant près d’une heure, le photographe et la journaliste nous ont fait plonger au coeur des les « coulisses » de ces dizaines de clichés qui laissent sans voix. Avec ses propres mots, Eric Bouvet nous a décrit l’histoire qui s’écrivait à travers son objectif.
« Les civils subissent, il faut les photographier avec respect, ce sont des gens qui font partie de l’histoire, ils vivent l’histoire et resteront pour l’éternité, il est dont important de respecter leur dignité. »
Eric Bouvet
Toujours dans cette logique, et à l’inverse de l’approche de la photo de guerre, Eric Bouvet a toujours refusé de mettre des légendes pour éviter les « étiquettes » dans cette logique de la dignité, ils m’ont donné leur confiance.
Devant son travail, on ne peut que penser à ce qu’il se passe actuellement avec les réseaux sociaux, aux fake news, au conspirationnisme et à ses photos retouchées. C’était très intéressant de l’entendre dire « On n’a pas le droit de retoucher nos photos, nous sommes des témoins de l’histoire » et d’enchainer en expliquant que « tant qu’on fera des images on ne pourra jamais dire que ça n’a pas existé ou qu’on ne savait pas ».
Si aujourd’hui, le monde est à portée d’avion, nous n’avons jamais été aussi loin de la vérité, une vérité qui se dessine sous nos yeux mais qui se déforme à travers les écrans de nos téléphones portables.
Si vous êtes de passage à Perpignan pour Visa Pour l’Image (une rencontre a lieu le 03/09/2021), je ne peux que vous inviter à filer au Couvent de Minimes pour vivre cette rétrospective et sinon, vous pouvez retrouver Eric Bouvet sur Instagram. Voir cette publication sur Instagram
Si vous êtes de passage à Perpignan pour Visa Pour l’Image (une rencontre a lieu le 03/09/2021), je ne peux que vous inviter à filer au Couvent de Minimes pour vivre cette rétrospective et sinon, vous pouvez retrouver Eric Bouvet sur Instagram.
Et pour tout le monde, sachez que vous pouvez soutenir l’édition du journal-collector qui retrace les quarante ans de carrière d’Eric Bouvet depuis KissKissBankBank !